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La pratique sportive intergénérationnelle et ses débuts

Une offre sportive pour plusieurs générations? Serait-ce la plus récente tendance? Non, absolument pas. La gymnastique MuKi (gymnastique pour la mère et l’enfant) existe depuis de très nombreuses années en Suisse. L’ElKi (gymnastique parents-enfants) est classée sous la rubrique «Sport familial» par l’Office fédéral du sport (OFSPO) et, dans cette même rubrique, on trouve également la natation pour la mère et l’enfant. L’approche mère-enfant est née d’une perspective bigénérationnelle. Elle est centrée sur la famille nucléaire. L’émancipation masculine progressant au cœur du travail familial, l’offre s’est vue complétée par la gymnastique pour le père et l’enfant (VaKi). A suivi une formule de gymnastique s’adressant aux enfants âgés de 3 à 5 ans et leurs grands-parents (GroKi). Ainsi, l’approche bigénérationnelle s’est élargie pour englober désormais trois générations. La garde et l’accompagnement des petits-enfants par leurs grands-parents a une longue tradition. Il ne s’agit pas d’une simple surveillance, mais également de la transmission de techniques culturelles, comme la lecture, l’écriture, le chant et le jeu. Ce sont des domaines dans lesquels des enseignants seniors s’engagent désormais officiellement, dans les jardins d’enfants et écoles. La nouveauté de la gymnastique GroKi c’est l’orientation sportive de l’activité partagée par les grands-parents et les petits-enfants. Elle est rendue possible par une sportivité grandissante et un style de vie actif de plus en plus répandu chez les seniors. Cette tendance se trouve accentuée par le fait que les petits-enfants et leurs grands-parents ont désormais une phase de vie commune bien plus longue du fait de l’espérance de vie prolongée des aînés. Toutefois, cette tendance est atténuée par la naissance souvent tardive des petits-enfants et le recul des ménages trigénérationnels. Malgré cela, la première génération (grands-parents) et la troisième générations (petits-enfants) et, cas jusque-là encore exceptionnels, la quatrième génération (arrière-petits-enfants) partagent de plus en plus de choses. Pourquoi pas la gymnastique, la randonnée ou le vélo? Les aînés peuvent aider les cadets dans l’apprentissage et dans l’exercice de ces activités, tout en s’activant eux-mêmes.

La littérature scientifique sportive consacre à ce sujet toute une série d’ouvrages (p. ex. Bös & Renzland ) qui présentent, entre autres, des formules de jeu très concrètes pour les parents et leurs enfants. La dernière publication remonte à 1998 – il serait donc temps de sortir une formule pour les grands-parents et leurs petits-enfants!

Dans son ouvrage Ein Tag mit dem Enkelkind im Schwimmbad, (PDF: 2 MB) Rolf Salinger décrit des formules de jeu dans l’eau, espace d’activité physique par excellence. Personnellement, je me souviens parfaitement de mes premières tentatives de natation. Mon grand-père m’a aidé dans une eau peu profonde, soutenant mon ventre de sa main et me préservant ainsi de la noyade. «Tu y arrives déjà très bien», m’encourageait-il. Si bien qu’à la prochaine occasion, j’ai sauté à l’eau et j’ai failli me noyer: me débattant de toutes mes forces, du coin de l’œil, j’ai vu mon grand-père, vêtu d’un peignoir bleu, sauter lui aussi à l’eau pour venir me sauver. Maîtriser l’eau, cela s’apprend et cela s’enseigne. Des écoles de natation, la Société suisse de sauvetage (SSS) et des organisations de retraités peuvent proposer des programmes permettant à des adultes de vérifier non seulement leurs propres aptitudes à affronter l’eau et à les améliorer, mais d’acquérir aussi la capacité d’instruire leurs petits-enfants et de leur faciliter l’accès à l’eau. Forts de ces connaissances, ils peuvent ensuite assister les enseignants ou d’autres personnes dans l’apprentissage de la natation.

Michael Hausammann

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