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L’habitat intergénérationnel – un voisinage organisé centré sur le vivre ensemble

Une contribution de Heidi Kaspar, Anita Schürch und Leonie Pock

Science et recherche sur les générations , Vivre ensemble, voisinage et quartiers , Habitation intergénérationnelle

20. mai 2025

Tout le monde en parle. Mais quelles sont les caractéristiques fondamentales de l’habitat intergénérationnel ? Pour répondre à cette question, notre billet de blog se base sur le travail de recherche « L'habitat intergénérationnel dans la durée ». Nous expliquons les défis et nous présentons les facteurs clés favorisant la réussite de tels projets. Nous montrons enfin comment un engagement suivi permettra de créer et de pérenniser des types de voisinage vivant qui se distinguent par un esprit communautaire marqué.

Kurtlampart

Photo: Kurt Lampart, Giesserei Winterthur

L’habitat intergénérationnel désigne la cohabitation de personnes appartenant à des classes d’âge différentes au sein d’un même appartement, d’une même maison, d’un même lotissement ou d’un même quartier – une forme d’habitat qui suscite de plus en plus d’intérêt. Prévu pour durer toute une vie ou du moins jusqu’à un âge avancé, l’habitat communautaire est considéré comme une réponse à de nombreux défis actuels : changement démographique, crise dans le domaine des soins, crise écologique, désolidarisation sociétale et pénurie de logements.

L’idée de l’habitat intergénérationnel n’est pas nouvelle. Les premiers projets ont vu le jour dès les années 1970 ; mais depuis 2015, nous observons une nette augmentation de ces projets. Comparé à l’ensemble du marché du logement, l’habitat communautaire intergénérationnel reste toutefois un phénomène de niche, et l’on sait encore peu de choses sur la manière dont la cohabitation s’y organise concrètement. Comment se constitue-elle et comment évolue-t-elle, et qu’est-ce qui la caractérise ? Dans le cadre d’un travail de recherche triennal intitulé « L’habitat intergénérationnel dans la durée », mené en coopération par le Forum du logement de l’EPFZ, la Haute école spécialisée bernoise (Institut Alter) et le réseau interdisciplinaire « age-research.net », nous avons étudié ces questions, entre autres. Nos recherches ont donné lieu à trois publications et un film documentaire, lesquels offrent un aperçu des cultures de l’habitat tournées vers l’avenir et mettent l’accent sur le soutien mutuel et l’esprit communautaire. L’une des principales conclusions : Une bonne communauté ne se développe pas d’elle-même – elle demande du travail. Les projets d’habitat intergénérationnel sont souvent portés par de grands espoirs ; les attentes sont élevées, notamment en termes de vivre ensemble, ce qui exige un grand investissement en temps et en énergie pour leur mise en œuvre. Ce goût de l’effort est favorable au développement de types de voisinage cultivant la convivialité et favorisant l’appartenance. La priorité accordée à l’esprit communautaire se reflète dans les structures matérielles et sociales : dans les espaces construits, dans l’organisation des tâches liées au logement, ainsi que dans les rencontres et les relations quotidiennes entre les résidents.

« Les projets d'habitat intergénérationnel concernent des formes d'habitat collectives, planifiées en connaissance de cause et visant à développer, dans l’environnement immédiat du logement, des réseaux d’entraide entre différentes générations. »

Pock et al.

Les conclusions de nos travaux de recherche se basent sur l’observation de six projets d’habitat intergénérationnel, sur nos entretiens avec des résidents et des spécialistes du domaine, sur l’examen de documents (procès-verbaux de réunions, règlements intérieurs, etc.), sur des articles de presse et sur la littérature spécialisée. Les six projets d’habitat intergénérationnel se distinguent par leur ancienneté et leur histoire, par leur situation et leur taille, par le type d’habitation, par l’organisation et par le degré de participation des résidents. Quatre projets s’adressent expressément à toutes les générations, deux d’entre eux étant plus étroitement orientés vers la deuxième moitié de la vie (ou l’étaient au départ).

 En résumé :

  • L’esprit communautaire est essentiel : Les projets d’habitat intergénérationnel décrits ont à cœur de créer des styles de voisinage solidaires et amicaux.
  • Le vivre ensemble et l’appartenance à une communauté exigent un rééquilibrage permanent : Une vraie communauté ne se développe pas d’elle-même – elle demande un investissement en temps et en énergie, ainsi que l’implication active des résidents. Cet engagement peut conduire à des surcharges individuelles et à des tensions.
    Une aide apportée de l’extérieur peut être bénéfique : Les tensions sont inévitables ; certains centres d’habitat intergénérationnel font donc appel à des spécialistes de la coordination sociale, de la solution de conflits ou de la promotion communautaire.
  • L’architecture est un outil : Les espaces favorisant les rencontres – à l’intérieur comme à l’extérieur – jouent un rôle décisif pour le sentiment communautaire. Des lieux de rencontres spécialement conçus, comme des crèches installées à proximité de points de contacts pour seniors ou des endroits utilisés en commun, favorisent l’échange entre les générations, même s’ils ne remplacent pas l’encouragement actif des relations entre celles-ci.
  • Un esprit de voisinage fort et la promotion des rencontres intergénérationnelles : L’habitat intergénérationnel renforce les relations de voisinage et favorise les rencontres quotidiennes entre les générations. Toutefois, des relations sociales étroites se nouent généralement au sein d’une même génération.

Un autre type d'habitat est possible : la vision d’un voisinage solidaire vivant

Au départ de tout projet d’habitat intergénérationnel, il y a une insatisfaction, une vision d’avenir et une conviction :

  • l’insatisfaction par rapport aux formes d’habitat actuelles,
  • la vision d’un autre habitat et
  • la conviction qu’il est possible de mettre en œuvre une « autre habitation ».

Mais comment définir « autre » ? Chaque projet repose sur au moins une vision : Ne pas habiter seul (même) à un âge avancé, ne pas quitter sa commune même si on a besoin d’assistance, vivre dans une sorte de ménage autre que la structure familiale conventionnelle. [1] Pour certains, s’y ajoutent des critères de développement durable, comme la création de logements abordables ou la suffisance en termes de consommation de surface et d’énergie.

« Nous avons planifié en quelque sorte l'âme de la maison ».

Initiateur·trice Solinsieme

Tous les centres intergénérationnels étudiés s’appuient sur une même vision fondamentale : L’esprit communautaire est essentiel. Il s’agit d’établir des relations solidaires, voire amicales, entre personnes partageant les mêmes idées. On veut y créer des espaces de voisinage qui ne soient pas de simples « communautés de lieu » dues plus ou moins au hasard, dans lesquelles des personnes plutôt réservées vivent côte à côte. Ce qui est recherché ce sont des voisins tournés les uns vers les autres, qui apprécient les relations personnelles et (dans la plupart des cas) la diversité de manière à constituer des communautés vivantes [2].

Qui habite ici ? – Ce n’est pas le hasard qui en décide

D’une manière générale, le « qui habite où » n’est pas un fait du hasard, c’est le résultat de plusieurs « tris sociaux ». Ainsi, les personnes disposant de peu de ressources matérielles habitent plutôt dans des endroits défavorisés du point de vue de leur (infra)structure (en savoir plus). Dans l’habitat intergénérationnel, la composition de la communauté est également influencée par des facteurs structurels, tels l’emplacement et la qualité du bâtiment, ainsi que la disposition et la taille des logements. Mais contrairement au voisinage conventionnel, dans les centres intergénérationnels que nous avons étudiés, la composition de la communauté est choisie et ciblée en fonction de critères socio-économiques et biographiques. L’objectif est d’obtenir, d’une part, une certaine diversité des résidents et, d’autre part, leur compatibilité idéelle. Alors que la majorité des centres étudiés favorisent l’hétérogénéité en termes de catégories, telles que l’éducation et le revenu, par le biais d’aides financières au loyer, ils visent au contraire l’homogénéité en termes de valeurs, notamment l’attitude envers les co-habitants, en demandant de manière informelle ou en exigeant de manière formelle une volonté de s’impliquer dans la communauté [4]. En ce qui concerne l’âge des résidents, les projets prévus pour toute une durée de vie visent une diversité maximale, tandis que ceux destinés à la seconde moitié de la vie visent une plus grande homogénéité.

Un espace convivial – des espaces communs

L’architecture est un outil formidable pour favoriser le vivre ensemble. Tous les projets d’habitat intergénérationnel étudiés ont privilégié des espaces construits qui favorisent les rencontres et les activités communes. Ils ont toutefois mis en œuvre des solutions différentes en ce qui concerne le nombre, la taille et la fonction de ces espaces : intégrés au bâtiment ou aménagés à l’extérieur, polyvalents (p. ex. grande cour intérieure) ou dédiés à des fonctions spécifiques (p. ex. atelier de travail sur bois), pour l’exercice physique, pour se détendre, pour se cultiver, pour se rencontrer, pour se restaurer, etc.

« Notre salle commune doit permettre différentes activités. Le mobilier doit donc être léger et pouvoir être déplacé [...]. Mais le plus important pour que l'ambiance de la salle soit agréable et conviviale, c'est nous, chacun d'entre nous ».

Équipe d'aménagement « Solinsieme »

Une disposition des lieux bien conçue qui permet des utilisations spécifiques favorise les rencontres, certes superficielles mais fréquentes, entre plusieurs générations. Au Centre Intergénérationnel « Le Tilleul » à Meinier (GE) par exemple, la crèche, la salle du « Club des Ainé-e-s », les espaces thérapeutiques, le restaurant avec sa terrasse et le terrain de jeu sont à proximité immédiate les uns des autres, formant ainsi un centre qui attire toutes les générations (ou presque). [3] Au cours du temps, certains projets d’habitat intergénérationnel ont davantage régulé l’utilisation de leurs espaces communs. Exemple : pour des espaces qui étaient polyvalents au début, ils ont progressivement introduit des dispositifs ayant pour effet d’en restreindre l’utilisation (limitation à des groupes spécifiques, à des créneaux horaires précis, contre paiement d’une taxe) et/ou de responsabiliser davantage les usagers (système de réservation, clés).

L’habitat intergénérationnel – un aperçu de l’usuel et de l’inusuel

Generationewohnen_Einblicke.png

« Il y a ici quelque chose qui relie les gens. Il y a vraiment quelque chose de spécial. Je constate une vraie qualité relationnelle, quelque chose que je n’ai pas connu dans les habitations conventionnelles ». Vous souhaitez savoir ce qui séduit les habitants des logements intergénérationnels que nous avons décrits ? Le documentaire de 28 minutes, intitulé « Generationenwohnen - Einblicke ins (Un)Gewohnte » et réalisé par Leonie Pock et Stephan Hermann, relate les commentaires de plusieurs habitants de logements intergénérationnels en Suisse. Ces personnes racontent leur quotidien vécu dans une habitation non conventionnelle.

Vivre ensemble : une question de participation

Le sens de la collectivité se reflète également dans l’organisation des tâches : la participation des habitant·e·s est partout une préoccupation centrale. Dans la plupart des projets d’habitat, l’auto-organisation joue un rôle, parfois de manière très étendue, parfois limitée à quelques domaines. Dans les projets d’habitat largement autogérés, les habitant·e·s prennent en charge eux-mêmes le financement, la location, l’entretien, les usages des espaces, la gestion des conflits et l’organisation d’événements. Cela permet une large participation, mais demande aussi beaucoup d’engagement, de temps et d’énergie – des ressources dont tout le monde ne dispose pas dans la même mesure.

« Comme j'habite ici depuis longtemps, les relations ont naturellement évolué. Elles sont devenues et deviennent plus familiales, plus proches. Cela est vrai pour toute la communauté ».

Étudiant·e MixAGE

Les grands centres intergénérationnels sont à même de gérer les différentes ressources qui permettent de s’engager pour la communauté et pour leur projet spécifique, mais dans des habitations réservées à la deuxième moitié de la vie ou dans des centres plus petits, la charge de travail se concentre parfois sur un nombre (trop) restreint de personnes.

Autogéré ou dirigé par des professionnels ?

Il ressort de notre étude que l’inégalité des engagements est difficile à gérer et qu’elle provoque régulièrement des tensions. Autre source de problèmes : les conflits d’utilisation. Traiter ces conflits de manière auto-organisée est chronophage, demande beaucoup d’énergie et requiert un haut niveau de compétences sociales de la part des résidents. Lorsque les problèmes sont complexes et que leur traitement s’étend sur une longue période, ils peuvent affecter durablement la qualité du vivre ensemble. Certains centres ont donc décidé de faire appel à des professionnels pour les aider temporairement (par exemple, le cluster de logements « Kanzlei-Seen »). Dans les centres « Le Tilleul » et « MixAGE », des coordinateurs sociaux professionnels avaient été engagés dès le début, non seulement pour la promotion de l’esprit communautaire mais aussi pour la médiation en cas de conflit. Cela soulage certes les résidents ; ce recours à des professionnels présente néanmoins des inconvénients. L’encadrement professionnel n’a pas seulement une influence déterminante sur le vécu communautaire, mais aussi sur le type et le degré de participation des résidents et sur la prise de décisions.

« Je trouve excellente l’idée de faire venir quelqu'un de l'extérieur pour nettoyer les espaces communs. Sans cela, ce serait une énorme source de conflits. [...]. Ce n'est pas seulement bon pour le bâtiment, mais aussi pour l'ambiance ».

Habitant·e d’un logement en cluster Kanzlei-Seen

La vie à l'âge fragile

Le grand public considère généralement que l’habitat intergénérationnel est particulièrement bien adapté pour permettre aux résidents de vieillir sur place [5]. Dans le cadre de notre étude, nous n’avons toutefois trouvé que peu de concepts de mise en œuvre aboutis en ce sens. Certes, des solutions ad hoc sont développées pour des cas particuliers, et des phases de maladie plus ou moins longues bénéficient du soutien de la communauté. Mais en l’absence d’un concept et d’un ensemble de mesures concrètes pouvant être assurées, il semble difficilement envisageable que des personnes dépendantes puissent rester vivre chez elles.

« Nous évitons la question de l'âge dans cette maison. Nous nous contentons de dire : 'Nous devrions en parler', mais nous ne le faisons pas ».

Habitant·e Solinsieme

Il est bien sûr difficile pour une communauté de se pencher de manière prospective sur la conception d’espaces de vie et de soins adaptés au quatrième âge. Cela exige de se confronter à des questions parfois diffuses et sans doute douloureuses en lien avec la fragilité et la fin de vie, processus qui mène souvent à de la perplexité ou à du refoulement. Cela a été le cas dans les centres intergénérationnels étudiés. Outre le potentiel de soutien communautaire, les conditions architecturales et structurelles peuvent être déterminantes pour pouvoir maintenir une personne fragile dans son habitation et son environnement familier. Il ressort de notre étude que des centres d’une certaine envergure et un accompagnement professionnel sont des facteurs favorables au développement de concepts plus complets dans les centres d’habitat intergénérationnel.

Des espaces marqués par un esprit de voisinage fort

Dans tous les centres intergénérationnels étudiés, nous avons trouvé des espaces de voisinage caractérisés par des activités communes, des relations amicales et des réseaux de solidarité solides. Selon l’étude suisse sur le voisinage, les personnes qui vivent ces valeurs sont pourtant minoritaires partout en Suisse. Notre étude montre toutefois que des types de voisinage particuliers ont tendance à se former grâce aux centres d’habitat intergénérationnel. Mais l’étude montre également que leur création n’est pas une sinécure et que leur pérennité ne va pas de soi : ces projets nécessitent une mise en place réfléchie et une attention permanente. L’existence d’une salle commune ne suffit pas pour créer un voisinage solidaire. L’étude montre enfin que des relations plus étroites se nouent plutôt au sein des différentes générations qu’entre celles-ci, même dans les centres intergénérationnels.

Informations sur le projet de recherche

L’habitat intergenerationnel dans la durée – de l’intention à la mise en œuvre vécue

Question de recherche : Comment les projets d’habitat intergénérationnel existants évoluent-ils au fil du temps ?
Axes d’analyse : Vision, organisation, espace construit, vie en communauté
Équipe du projet : Leonie Pock (ETH Wohnforum), Eveline Althaus (ETH Wohnforum), Heidi Kaspar (BFH), Anita Schürch (BFH), Ulrich Otto (Age Research Network)
Financement : Age-Stiftung, Beisheim Stiftung, Bundesamtes für Wohnungswesen (BWO), Max Pfister Baubüro, Walder Stiftung

Quellen

  • Frick, Karin, Marta Kwiatkowski & Jakub Samochowiec. 2022. Salut les voisins/nes. La grande étude de voisinage suisse. Zürich: GDI, Gottlieb Duttweiler Institute.
  • Guhl, Jutta & Blanc, Maurice. 2023. Segregation und soziale Benachteiligung. In: Marginalisierung, Stadt und Soziale Arbeit: Soziale Arbeit im Spannungsfeld von Politik, Quartierbevölkerung und professionellem Selbstverständnis, herausgegeben von Oehler, Patrick, Janett, Sandra, Guhl, Jutta, Fabian, Carlo & Michon, Bruno, S. 187–202. Wiesbaden: Springer. .
  • Pock, Leonie, Althaus, Eveline, Kaspar, Heidi, Grand, Vanessa, Schürch, Anita & Otto, Ulrich. 2024a. Generationenwohnen in langfristiger Perspektive – von der Intention zur gelebten Umsetzung. Fallstudienbericht.
  • Pock, Leonie, Otto, Ulrich, Schürch, Anita, Kaspar, Heidi & Althaus, Eveline. 2024b. Generationenwohnen in langfristiger Perspektive – von der Intention zur gelebten Umsetzung Abschlussbericht.
  • Tönnies, Ferdinand. 2010. Gemeinschaft und Gesellschaft. Grundbegriffe der reinen Soziologie. Darmstadt: WBG.

Textverweise

1) Pour une présentation détaillée de la vision essentielle des six projets d’habitat intergénérationnel étudiés, voir : Pock et al. 2024a.

2) Frick et al. (2022) distinguent dans leur étude sur le voisinage quatre types de voisins : Les distants, dont le bien le plus précieux est la sphère privée (47% de la population résidant en Suisse) ; les personnes en quête d’inspiration, qui apprécient la diversité des quartiers, mais aussi le respect et la solidarité (30%) ; les personnes attirées par les relations, qui recherchent des liens amicaux et une familiarité avec leurs voisins (14%) ; les personnes attachées aux valeurs, pour qui le partage des valeurs, des normes et des règles est synonyme de lien et de sécurité dans l’environnement où elles vivent (9%). Dans les projets d’habitat intergénérationnel, la proportion de « personnes attirées par les relations » et de « personnes en quête d’inspiration » est probablement nettement supérieure à la moyenne nationale.

3) A l’exception de la jeunesse, pour laquelle il n’existe pas d’infrastructure spécifique. Celle-ci se trouve à proximité immédiate, mais elle n’est pas intégrée au Centre Intergénérationnel.

4)   Une exigence formelle peut être consignée dans un contrat à signer par les résidents et qui les oblige à rendre service à la communauté.
Exemples :

  • la Charte que signent tous les locataires du Centre Intergénérationnel « Le Tilleul » et par laquelle ils et elles s’engagent à un esprit communautaire.
  • le modèle des « prestations personnelles » tel qu’utilisé au cluster de logements « Kanzlei-Seen ». Il règle les obligations de l’association des locataires et a été adapté et précisé quatre ans après sa première édition.
  • le bail signé par les étudiants dans le cadre du programme « MixAGE ». Il fixe un nombre d’heures de soutien à fournir au voisinage.

5) Ageing in place (Vieillir chez soi) : Les personnes restent jusqu’à la fin de leur vie dans leur logement habituel et leur environnement socio-spatial familier – malgré un éventuel besoin d’accompagnement, d’assistance et de soins.

Heidi Kaspar, Anita Schürch, Leonie Pock

Heidi Kaspar est chargée de cours à la Haute école spécialisée bernoise et co-responsable du Centre de compétence pour les soins de santé participatifs.
Anita Schürch est collaboratrice scientifique au Centre de compétence pour les soins de santé participatifs ainsi qu’à l’Institut du vieillissement de la Haute école spécialisée bernoise.
Leonie Pock est anthropologue sociale et a été, jusqu’en août 2024, collaboratrice scientifique à l’ETH Wohnforum – ETH CASE.

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