Résultats du colloque sur la politique de la vieillesse et des générations
Politique intergénérationnelle et dialogue intergénérationnel
7. janvier 2016

Les communes à la recherche de l’échange intergénérationnel: résultats du colloque sur la politique de la vieillesse et des générations
Compte tenu de l’évolution démographique, il n’est guère surprenant que dans de nombreuses communes, la politique de la vieillesse soit désormais inscrite à l’agenda politique. Organisé à Bienne par l’Union des villes suisses, le colloque sur la politique de la vieillesse et de la politique intergénérationnelle a affiché complet. Plus imprévisible, en revanche, a été la ruée sur l’atelier proposé par Intergeneration et consacré à l’échange intergénérationnel.
Afin de favoriser l’échange actif d’expériences pratiques, une session de posters a été intégrée à l’atelier. Celle-ci a porté sur cinq cas tirés de la pratique. De cette manière, nous avons une fois de plus souhaité répondre à l’un de nos objectifs tendant à offrir aux projets intergénérationnels – outre intergeneration.ch – également des plateformes non virtuelles pour la promotion et la mise en réseau.
Dans le cadre de l’atelier, les participants se sont engagés dans des discussions sur les champs d’action s’offrant aux communes et les obstacles entravant l’échange intergénérationnel. Ensemble, ils ont formulé des prestations qu’ils souhaitent voir apporter aux communes d’autres acteurs. Les participants de l’atelier ont, fondamentalement, estimé que l’exécutif communal avait un rôle essentiel à jouer dans la promotion de l’échange intergénérationnel. Cette conviction semble gagner rapidement du terrain dans les communes, puisque la plupart des participants se sont déclarés des néophytes qui jusque-là avaient été inactifs dans ce domaine. Par conséquent, les discussions ont rapidement abouti à la question suivante: où et comment faire la promotion dans les communes?
Le potentiel d’initiative personnelle et d’action a notamment été situé dans des champs qui sont:
- à considérer comme des domaines essentiels des communes, telles l’urbanisation et, partant, l’utilisation et la gestion des propriétés communales, des biens fonds communaux, de l’infrastructure communale et de l’espace public;
- plus facilement influençables par l’exécutif communal, ceci en raison des structures et processus communaux; ce sont plus concrètement: les institutions communales ou les partenaires (liés souvent par contrat de prestations), tels que les foyers pour personnes âgées, crèches, associations de quartiers ou autres;
- plus facilement exploitables par l’administration communale au niveau des expériences et du savoir-faire: tâches d’information, de coordination et de mise en réseau, initiatives issues de la société civile, conseils et financement total ou partiel de projets.
En réponse aux nouvelles exigences, une mesure concrète interne à l’administration a été proposée, celle d’intégrer le sujet au niveau des structures et processus de l’exécutif communal. Dans ce contexte, il a également été envisagé de réunir les instances chargées des jeunes et des seniors, qui jusqu’à présent agissaient de manière séparée. Cela pourrait permettre de lever un obstacle fréquemment dénoncé, à savoir que plusieurs services administratifs se renvoient mutuellement la responsabilité, ce qui fait que les usagers n’ont pas accès à un interlocuteur unique auprès de l’administration communale. Les participants de l’atelier ont d’ailleurs considéré que cet obstacle est une conséquence de ce que, dans les communes, il n’existe généralement aucun mandat politique clairement défini pour encourager l’échange entre les générations. Dans le cadre de l’atelier, les domaines politiques suivants ont été explicitement définis comme des champs d’action de la promotion intergénérationnelle: promotion culturelle, promotion du bénévolat, assistance entre voisins, travail communautaire et associatif.
Parmi les champs d’action proposés, il a également été souligné la coopération avec d’autres acteurs, ce qui démontre que les communes sont conscientes de la nécessité d’une action concertée.
En ce qui concerne les mesures à prendre pour trouver et développer les ressources d’acteurs au niveau communal, l’atelier a permis de définir qu’il convient: de donner des impulsions en attribuant des mandats à des tiers; de mettre les acteurs en réseau et de les valoriser; d’intégrer les réseaux de seniors; de détecter, au niveau des acteurs, les éléments catalyseurs et les potentiels à développer, puis de les activer. Une liste d’obstacles assez conséquente a par ailleurs été dressée. Elle confirme que le sujet n’est pas encore reconnu en soi et que, de ce fait, les structures pour sa promotion ne sont pas encore développées: il manque non seulement le financement, mais également les réseaux, les connaissances, les expériences tirées de projets concrets et un aperçu global des offres et activités.
Au niveau de la société elle-même, d’autres points ont été détectés qui méritent d’être considérés: la disponibilité désormais réduite des habitants à s’engager durablement dans un travail bénévole et la sensibilité trop faible de la population pour les conséquences du changement démographique. En ce qui concerne l’Etat, les participants de l’atelier souhaitent que les cantons assument leur rôle d’intermédiaire entre les villes et communes, surtout sur le plan de la coordination et de l’organisation du réseau intra- et inter-cantonal. Alors que les représentants des églises et des organisations de seniors espèrent avant tout une aide sur le plan de la mobilisation des seniors, les associations et fondations réclament une aide au réseautage et un soutien financier plus marqué. Par Intergeneration, son programme spécifique, la SSUP est notamment active dans ces deux derniers domaines; les attentes des participants ont donc confirmé nos choix stratégiques en termes d’offre.
Monika Blau, responsable du programme Intergeneration, Société suisse d’utilité publique (SSUP)
Responsable de l’atelier ” Les échanges intergénérationnels, une garantie de cohésion sociale”
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