Cet article est initialement paru sur “und” le tandem de générations en ligne : https://www.generationentandem.ch/about/ueber-und/

“et”-Blog : L’économie, c’est le care, mais la réalité est différente

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous entendez le mot économie ? Au marché, au commerce, aux marchandises, à l’argent, au profit ? A une partie très importante du fonctionnement de notre société, à l’un de ses fondements ? Que signifie dans ce contexte l’affirmation : l’économie, c’est le care ? C’est sur ces questions que Barbara Wasser s’est penchée en préparation du forum des générations “Travail non rémunéré – qui s’occupe de moi” des 25 et 26 janvier.

Texte : Barbara Wasser

Dans l’introduction de nombreux manuels d’économie, on peut lire : “La tâche de l’économie est d’étudier comment les moyens de satisfaire les besoins humains sont produits, distribués, utilisés ou consommés de la manière la plus judicieuse” (1)

Cela sonne bien et semble favorable à la vie.

ABER : Est-ce ainsi que l’économie fonctionne ? Se préoccupe-t-elle de donner à chacun ce dont il a besoin pour vivre ? Que la cohabitation des hommes et de tous les êtres vivants sur notre planète soit réussie ?

En réalité et malheureusement, la situation est différente : au centre se trouvent l’offre et la demande, le profit et la croissance constante, sans se soucier des pertes. L’économie a perdu de vue la base de son activité, elle a oublié ce qui la fonde : d’une part, une nature intacte et, d’autre part, une société qui se soucie de ceux qui ont besoin de soins.

Dans l’économie actuelle, où est le souci de la vie humaine, de la croissance des enfants, de l’assistance aux personnes âgées et aux plus faibles ? Et où est la reconnaissance de tout le travail non rémunéré que cela implique ?

En anglais, prendre soin de soi et des autres se dit “care”, ce qui signifie aussi : je m’en soucie.

Economiser sous l’angle du care signifie “une vision fondamentalement différente, un changement de perspective en plaçant au centre ce qui est primordial (…) : la satisfaction des besoins fondamentaux des personnes et la bonne survie pour tous” (2)

Du premier au dernier jour de notre vie, nous avons tous besoin d’air, d’eau, de nourriture, de logement, de protection, de sens, d’appartenance et de bien d’autres choses encore. Pour cela, il faut que l’économie fonctionne dans le sens d’une répartition juste et appropriée des ressources disponibles.

Comment l’économie, telle qu’elle existe aujourd’hui, peut-elle être modifiée dans ce sens ? Comment la perspective peut-elle changer, s’éloigner de la maximisation du profit et de l’exploitation des ressources ? Comment le “care” peut-il devenir un critère pour l’ensemble de l’économie ? Où l’économie est-elle déjà “care” et comment peut-elle le redevenir ailleurs ?

Des questions peuvent être utiles dans cette recherche, par exemple la question du sens : ce qui est produit est-il en fait raisonnable et utile dans l’optique de la bonne survie de tous ? De quoi avons-nous vraiment besoin ? Le changement de perspective implique également une modification des relations entre les personnes : plus de coopération au lieu de concurrence, plus de pensée et d’action communes. Il s’agit de prendre soin de soi, des autres et du monde.

La manifestation “Travail non rémunéré – Who cares” invite à explorer ce que l’économie pourrait et devrait aussi être.

Sources :

(1) Ashauer,Günter ; Grundwissen Wirtschaft, Klett,Stuttgart 1973,5
(2) Doris Strahm, FAMA septembre 1997

Forum des générations “Travail non rémunéré – Qui s’en soucie ?”

Le premier forum des générations de l’année aura lieu les 25 et 26 janvier.
Le thème : “Travail non rémunéré – Qui s’en soucie ?”

Podium de discussion
Quand : 25 janvier, 19 heures
Où : Hôtel de ville de Thoune
Entrée libre, sans inscription

Atelier
Quand : 26 janvier. 19 h 00
Où : Hôtel de ville de Thoune
Entrée libre, inscription via forum@generationentandem.ch

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Contribution de :

Tabea Keller (23 ans)
Étudiante en sciences sociales et en économie politique. Particulièrement intéressée par la politique sociale, les défis sociétaux et les histoires de vie passionnantes.

Fritz Zurflüh (68)
Expérience dans les questions de personnel/d’organisation, dialogueur passionné sur le non-sens/sens de nos pensées et de nos actions.