Les mentors de MUNTERwegs sont des "faiseurs de possibilités" : ils bricolent et jouent avec les enfants, emmènent les petits dans des musées et des bibliothèques en tant que guides culturels ou leur montrent de superbes lieux de loisirs dans les environs. Chaque bénévole trouve ainsi sa propre manière de s'impliquer dans MUNTERwegs avec ses atouts particuliers. Avec ce programme d'intégration, nous encourageons, en collaboration avec nos mentors engagés, la mobilité sociale de nos petits participants. MUNTERwegs offre à ces enfants l'égalité des chances. Mais le programme de mentorat favorise en même temps l'échange entre jeunes et vieux et renforce la compréhension entre les générations et les cultures. La plupart du temps, c'est une histoire gagnant-gagnant qui enrichit petits et grands. Lisez à ce sujet le récit de l'expérience du mentor engagé de MUNTERwegs, Franz Müller de Root:

C'est samedi, 10 heures. Je suis en voiture pour aller chercher Metin. Un siège pour enfant est prêt à côté de moi. Metin est un garçon très éveillé. Cet élève de quatrième année habite à Root avec ses parents et ses deux frères et sœurs. Son principal hobby est le football et son souhait est de jouer plus tard pour l'équipe nationale syrienne. En outre, il suit des cours de violon. Pour ce hobby, l'enthousiasme de Metin n'est pas aussi grand. Metin et moi nous voyons environ deux fois par mois pendant quelques heures sur une période de huit mois, le plus souvent le mercredi ou le samedi.

Aujourd'hui, nous faisons les courses ensemble pour le déjeuner. Le choix du menu est plus varié à chaque rencontre, nous pouvons expérimenter un peu. Metin aime aider à cuisiner. En préparant, il cueille des crudités. Ce que nous cuisinons n'est pas si important - tant que les cornettes sont de la partie. Pendant le repas, j'attache de l'importance aux bonnes manières à table. En faisant la vaisselle, Metin fredonne avec satisfaction la chanson apprise à l'école "La vieille maison de Rocky Docky". De temps en temps, Metin se laisse distraire et asperge toutes mes plantes d'eau pour la énième fois. L'après-midi, Metin veut regarder mes photos de vacances. "Quand allons-nous partir ensemble au Botswana ?" Il veut savoir exactement ce que l'on ressent en passant la nuit, lorsque les animaux sauvages sont en chasse, généralement aussi tout près et inaudibles devant la tente. Metin sort la boîte de jeu. Bien sûr, il veut s'améliorer au jeu du moulin. Il sait désormais qu'il ne peut pas gagner s'il place toujours ses boutons dans les coins. Metin n'aime pas le journal. Je n'arrive pas à le motiver à y consigner nos expériences comme prévu.

Vers 16 heures, je ramène Metin à la maison. Je suis accueilli par ses parents. L'hospitalité est une priorité. Un café est servi, puis le sol propre est dégagé. Les plats sont répartis sur la couverture posée au sol. On me donne un coussin pour que je sois plus à l'aise par terre. Le père de Metin me prend l'assiette des mains et la remplit sans mesure. Dehors, en prenant congé, il m'explique que son vieux père - qui était également présent - le veut ainsi. La nourriture kurde variée, de la salade aux desserts, est remarquablement préparée et assaisonnée et me plaît beaucoup.

Il y a quelques semaines, nous avons visité le parc animalier de Goldau. Malgré la pluie incessante, nous nous sommes bien amusés. Nous avons rivalisé pour savoir qui arriverait le premier en haut de la tour de 30 mètres de haut. Nous avons suivi avec intérêt le nourrissage des ours et des loups. Les ours bruns du parc animalier sont d'origine syrienne. Metin s'annonce à la garde-forestière lorsqu'il entend cela. Lui aussi vient de Syrie et a vécu beaucoup de choses, mais il en parle peu. En Syrie, il n'a encore jamais vu d'ours bruns. Il n'aime pas trop les sangliers. Ils n'ont pas droit aux carottes.

Lors de notre première rencontre, il y a trois mois, j'ai été sollicité. Metin est très vif, aucun bouton n'était laissé de côté, aucun levier ne restait à sa place. Sur l'ordinateur, nous avons cherché un spectacle de cirque. "Mais pas un spectacle pour enfants !" a-t-il dit avec fermeté. Ma voiture, il voulait la démarrer lui-même en s'imposant sur le siège du conducteur. Lors des travaux de cuisine, il s'est demandé pourquoi il devait tout faire lui-même.

En attendant, nous nous connaissons beaucoup mieux, notre temps passé ensemble est de plus en plus agréable. Metin veut toujours retarder le moment de rentrer à la maison et il respecte les limites que je lui impose. Je veux, dans la mesure de nos possibilités, amener Metin à prendre soin de lui, lui montrer ce qu'est un gentleman, lui montrer pourquoi il est gratifiant de s'engager pour une cause.

Depuis le printemps dernier, je dispose de beaucoup de temps libre. Je cherchais une activité qui ait du contenu et qui me plaise. Dans le cadre du bénévolat, j'ai découvert l'organisation "MUNTERwegs", j'ai posé ma candidature pour devenir mentor et j'ai été accepté. Le contact avec les enfants me motive et m'intéresse, il est proche de moi. Qu'est-ce qui a changé dans l'éducation depuis que mes filles sont devenues des enfants ? Le soutien professionnel apporté par "MUNTERwegs", l'échange entre mentors, répondent à beaucoup de mes questions.

Metin et moi avons de nombreux projets que nous pourrons réaliser au printemps/été. Nous voulons aller dans la nature, pêcher dans les ruisseaux, faire du feu et cuire du pain au serpent sur des braises brûlantes. Nous voulons escalader le Pilate et franchir des cols en moto. Je me réjouis de passer du temps avec Metin.

Vous aussi, vous voulez être "MUNTERwegs" avec nous et devenir un "faiseur de possibilités" pour l'avenir d'un enfant ? En automne 2018, nous lancerons un nouveau groupe de mentoring. Nous nous réjouissons de votre contact ! http://www.munterwegs.eu – ; info@munterwegs.eu.