Nos « Cafés Grands-Parents » ouverts à tous et toutes, veulent offrir à la « génération grands-parents » mais pas que! Des espaces de rencontre et de discussion afin d’échanger et partager des expériences, écouter, poser des questions et trouver des pistes de réflexion!

LA VIE, LA MORT : EST-CE UN CADEAU VENANT DES SENIORS D’EN PARLER À LEUR FAMILLE ?

Cette communication n’a pas vocationd’offrir une réponse définitive à cette question. Bien au contraire, l’idée estd’ouvrir un espace de discussion autour de l’émergence et de la constructionsociale d’une évidence caractéristique de nos sociétés contemporaines : deparler, de transmettre voire de négocier avec ses proches les modalités de sapropre mort. À partir d’un ensemble de recherches menées autour de différentesformes contemporaines d’accompagnement en fin de vie (soins palliatifs,euthanasie, assistance au suicide), des effets de la pandémie sur le traitementsocial de la mort et d’études plus récentes sur le vécu du deuil des personnesâgées, nous proposerons quelques pistes de réflexion concernant cetteinjonction moderne.

Le premier élément de réflexion relèved’une démarche généalogique. Dans quel contexte socio-historique émerge cettedemande ? Est-elle véritablement spécifique de nos sociétéscontemporaines ? Tient-elle d’une actualité ?

Alors que notre rapport à la mort a étébouleversé par un ensemble de transitions : transitions spirituelles,culturelles et sociales, transitions des lieux de la mort, des modalités de sonencadrement et de son traitement social notre société a été témoin del’émergence d’un ensemble de professionnels, d’experts, d’acteurs, dedispositifs encadrant cette dernière étape du parcours de vie. Notre deuxièmeélément de réflexion cherchera ainsi à comprendre le rôle joué par cesdifférents acteurs dans la production d’un ensemble de discours et derecommandations soulignant les effets positifs d’échanger avec autruil’intimité de nos propres finitudes.

Nous terminerons cette communication ennuançant la portée de cette demande sociale ou valeur morale en soulignantquelques effets paradoxaux relatifs à cette volonté de (re)collectiviser et de(ré)enchanter notre rapport à la mort dans un contexte qui exige de chacun, eten particulier des personnes âgées, d’être les acteurs de leur propre vie.

Intervenant : Docteur en sociologie, Alexandre Pillonel se spécialise dans les étudessociologiques de la vieillesse et des processus de vieillissement durant sesannées de formation à l’Université de Genève. Titulaire d’un doctorat ildevient un collaborateur scientifique à la Haute école de travail social et dela santé à Lausanne (HETSL), HES-SO Haute école spécialisée de Suisseoccidentale. Ses recherches se centrent alors sur les questions de fin de vie,de mort et de deuil. Il a co-écrit une monographie sur le suicide assisté « Lamort appréciée. L’assistance au suicide en Suisse » aux éditions Antipodes,avant de s’intéresser aux conséquences de la pandémie sur le monde funéraire etle vécu du deuil.