La solidarité intergénérationnelle fonctionne-t-elle ?

Qu'entendez-vous par le terme de solidarité entre les générations ? Auriez-vous pensé que 40% des personnes interrogées dans le cadre d'une étude menée par SwissLife dans toute la Suisse estiment que l'échange et la solidarité entre les générations ne fonctionnent pas de manière satisfaisante ? 63% des personnes interrogées regrettent notamment l'absence d'une acceptationsociale envers les personnes âgées. Un échange renforcé entre les générations nous semble ainsi d'autant plus décisif.

"Ensemble plutôt que côte à côte" – ; c'est avec cette devise que Chnöpfli cherche Grosi depuis bientôt un an, l'objectif est de lutter contre le conflit de générations et d'encourager l'échange intergénérationnel en mettant en contact des familles et le Grosi ou Grospi qui leur convient. En effet, cela permet de créer une relation à long terme entre tous les participants et de lutter contre la solitude des personnes âgées.

Avant, c'était mieux, se dit la femme âgée dans le train en jetant un regard un peu irrité vers le groupe de jeunes qui écoutent en même temps de la musique à fond et échangent des histoires et des conseils de maquillage. Alors que la plupart des passagers sont occupés à pianoter sur leurs appareils mobiles, la femme âgée semble un peu perdue et ne comprend plus très bien le monde qui l'entoure.

Comme le montre l'étude mentionnée au début, l'acceptation sociale des personnes âgées fait particulièrement défaut en Suisse. A quoi cela est-il dû et comment peut-on y remédier ? Nous aimerions vous montrer ici, à l'aide d'une petite anecdote, pourquoi l'échange entre les générations est si précieux pour augmenter l'acceptation mutuelle : Ma voisine de longue date en savait plus sur l'histoire et la géographie de la Suisse que je n'ai probablement jamais appris à l'école. J'ai toujours admiré ses histoires, mais je n'ai jamais vraiment compris pourquoi elle voulait si rarement voyager à l'étranger. Pour elle, la Suisse était et est toujours la plus belle destination et elle n'a jamais vraiment compris pourquoi je voulais aller en Nouvelle-Zélande ou à Bali, alors que le vol était si long et le voyage si fatigant. Ma voisine n'a jamais eu l'occasion d'entreprendre de si grands voyages à mon âge, et bien qu'elle ait toujours éprouvé une certaine incompréhension face à mes longs voyages, je suis sûre qu'elle aimait autant écouter mes récits que moi les siens. En partageant nos expériences, nous avons tous deux pu en tirer profit et j'ai beaucoup apprécié ces discussions, car elles m'ont permis de comprendre un peu mieux sa vision du monde. Les groupes d'âge de différentes générations ne se comprennent cependant parfois pas, car les conditions de vie et les habitudes ne pourraient pas être différentes. Cela peut entraîner des conflits et de la méfiance entre les générations, car le monde dans lequel nous sommes nés diffère à bien des égards de celui des 55 ans et plus, par exemple.

Mais n'est-ce pas justement la diversité entre les êtres humains qui rend la vie précieuse, car elle nous permet d'apprendre les uns des autres ? Cher lecteur, chère lectrice, la prochaine fois que vous serez dans le train et que vous verrez une personne âgée isolée, n'hésitez pas à lui parler. Grâce à l'échange mutuel, à notre courage d'aller ouvertement l'un vers l'autre et à l'appréciation de la différence entre jeunes et vieux, le conflit des générations peut certainement être combattu dans une certaine mesure.